À quelques kilomètres au sud de Bordeaux, le site du bocage humide classé en Natura 2000 constitue un patrimoine naturel majeur de près de 1600 hectares abritant 5 habitats d’intérêt communautaire. Le bocage est d’abord un paysage constitué de prairies délimitées par des haies où paturent vaches et chevaux au milieu des bottes de foin, zones marécageuses et forêts de bords de cours d’eau. Ce site est un marais connexe à la Garonne dont l'hydraulique est structurée principalement par l'Eau Blanche et le Saucats, des cours d'eau secondaires, ainsi qu'un réseau dense de rouilles et fossés. Tous les enjeux patrimoniaux du site sont liés à la présence de l'eau ou d'habitats humides.
Soumis à l’influence de marées à près de 130 km de l’océan, le bocage humide correspond à la zone inondable de la rive gauche de la Garonne, en amont de Bordeaux. Il y a des milliers d’années. Le fleuve y a déposé ses alluvions et aujourd’hui encore, cette zone située dans son lit majeur reçoit régulièrement ses débordements. C’est ce qui a poussé les autorités à classer ce secteur au titre du Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI).
Grâce à un ingénieux réseau de rouilles, d'esteys, de digues et de portes à flots, les hommes se sont appropriés cet espace depuis des siècles et y ont aménagé un marais agricole. Le maintien d'une agriculture extensive sur ces terres constitue aujourd'hui la clé de voûte pour conserver l'intégrité du patrimoine paysager et sa biodiversité.
Il est possible de croiser sur ce territoire près de 30 espèces rares ou protégées dont 10 d’intérêt communautaire, comme le vison d'Europe, le cuivré des marais (un petit papillon orange) ainsi que des plantes remarquables, à l'image de la fritillaire pintade. Parfois, on y observe une cistude d’Europe (petite tortue aquatique protégée) ou encore un martin‑pêcheur.